Promotion Economique Valais s’est rendue au salon Alpipro à Chambéry le 25 avril dernier. Ce salon spécialisé dans les métiers et les entreprises en lien avec la montagne a permis de tisser des liens avec des entreprises françaises innovantes et intéressées par le marché valaisan. Lors de cet événement, nous avons rencontré Jacquard Electromécanique, spécialiste entre autres dans l’ingénierie du secteur des remontées mécaniques, qui a créé une filiale à Martigny il y a plus de trois ans. Portrait d’une entreprise française qui a osé franchir le pas de l’implantation en Valais.
Qu’est-ce qui vous a convaincu d’ouvrir une filiale en Valais ?
En 2017, après notre première grande opération avec la station de Crans-Montana, l’idée d’ouvrir une structure commerciale a germé dans mon esprit. Cependant, le déclencheur a été le Covid. En 2020, la France a fermé toutes les stations de ski, tandis que les stations suisses étaient ouvertes. En moins de 24 heures, j’ai décidé d’ouvrir notre société en Valais. Cette situation m’a forcé à sortir de ma zone de confort, mais je ne le regrette pas !
Comment s’est passée votre arrivée en Valais et quels soutiens avez-vous trouvés ?
Dès le départ, nous avons reçu différents soutiens. Étant donné que notre entreprise était déjà active en Suisse, la Chambre de Commerce et de l’Industrie France-Suisse nous a fourni les premiers éléments pour faciliter notre implantation. Le GGBa et Promotion Économique Valais ont joué un rôle clé dans la concrétisation de notre projet en nous mettant en relation avec les bons acteurs pour créer notre filiale.
Quels changements cela a-t-il apporté d’avoir une présence en Valais ?
Lors de mes tournées commerciales en Suisse, j’ai rapidement constaté qu’il était difficile de nouer des liens commerciaux en étant basé exclusivement en France. En nous installant en Valais, nous permettons à nos clients de payer en franc suisse, ce qui a complètement changé la dynamique avec eux. Être une société suisse et participer à l’économie locale nous a également ouvert des portes dans les cantons romands tels que Vaud, Fribourg et Neuchâtel.
On dit souvent que la Suisse est plus chère que la France pour les entreprises. Est-ce vraiment le cas ?
Il est vrai que les coûts diffèrent entre les deux pays. Par exemple, j’ai comparé les coûts toutes charges comprises pour un technicien ayant les mêmes compétences en Suisse et en France, et en moyenne, le coût horaire est supérieur de 4 à 6 francs en Suisse. Ce n’est pas énorme en soi. Cependant, les coûts de logement et de loyer sont nettement plus élevés en Suisse. Le modèle d’imposition en Suisse sur le bénéfice compense partiellement cette différence. En Suisse, le taux d’imposition est d’environ 13%, tandis qu’en France, il se situe entre 25% et 33%.
Et dans la façon de travailler ?
Personnellement, je préfère clairement travailler en Suisse. Bien que les périodes de discussion et d’estimation soient généralement plus longues, ce temps n’est jamais perdu. Une fois le processus finalisé, nous savons que le projet sera lancé et nous pouvons passer immédiatement aux commandes. Si je le pouvais, je m’installerais volontiers définitivement en Valais ! Plus sérieusement, nos échanges avec les clients et les autorités se déroulent toujours très bien. Nous avons toujours quelqu’un au bout du fil. Pour notre premier projet, la Confédération avait des exigences et des contrôles très stricts, mais une fois que nous avons fait nos preuves, nous avons pu bénéficier de procédures simplifiées.
Quels conseils donneriez-vous à une entreprise française pour réussir son entrée sur le marché suisse ?
Pour une entreprise de notre type, nous avons rencontré une certaine facilité pour entrer sur le marché suisse, car le domaine des remontées mécaniques est régi par des normes européennes. Pour d’autres secteurs, il est important de faire attention car les normes peuvent différer d’un pays à l’autre.
Mon seul conseil aux entreprises intéressées : foncez !