L’entreprise Inflamalps conclut un projet d’envergure dans la recherche biopharmaceutique

L’entreprise Inflamalps conclut un projet d’envergure dans la recherche biopharmaceutique

Installée dans les locaux du BioArk de Monthey, l’entreprise biopharmaceutique Inflamalps vient de conclure un projet Innosuisse d’envergure, qui a débuté en ce début novembre.

L’objectif de ce projet est de découvrir au moins une nouvelle classe de molécules antimicrobiennes actives contre les pathogènes multirésistants, à partir d’extraits de champignons et de micro-organismes extrêmophiles. Celles-ci seraient alors utilisées dans le traitement d’infections graves ou complexes.

Dotée d’une solide expérience dans la recherche et le développement pharmaceutiques, l’entreprise Inflamalps est fière d’avoir obtenu le soutien d’Innosuisse pour ce projet innovant, qui va réunir différents partenaires de recherche suisses, italien et néo-zélandais. Le projet est prévu pour une durée d’un an et demi et se terminera en mai 2023. D’ici là, les différents partenaires espèrent déterminer quelle(s) nouvelle(s) molécule(s) antimicrobienne(s) agisse efficacement contre les pathogènes multirésistants. 

 

Des antibiotiques à la multirésistance des pathogènes, quelle solution ?

Ces dernières années, l’utilisation excessive des antibiotiques a engendré une multiplication du nombre de pathogènes multirésistants. Aujourd’hui, il s’agit d’une menace globale pour la santé publique. En effet, tous les antibiotiques existants, introduits depuis les années 40, ont induit l’émergence de résistances chez les pathogènes humains. Nombre d’entre eux sont désormais résistants non seulement à une, mais également à plusieurs classes d’antimicrobiens.

A ce jour, plus de 700’000 patients décèdent chaque année dans le monde d’une infection causée par un microorganisme pathogène multirésistant. Aux USA seulement, plus de 2,8 millions d’infections par des microorganismes multirésistants se produisent chaque année, engendrant des coûts de santé de 20 milliards de dollars. Enfin 50% des décès survenus à la suite d’une hospitalisation pour une infection par SARS-COV2 dans les unités de soins intensifs sont associés à des infections opportunistes par des bactéries et des champignons. La mise à disposition d’une nouvelle classe d’antibiotiques contre un pathogène humain multirésistant aurait un impact réel et significatif, notamment dans le traitement des infections compliquées. In fine, une telle découverte permettrait de sauver des vies et de réduire les coûts de la santé.

Consciente de cet enjeu, Inflamalps a préalablement identifié un extrêmophile et six champignons filamenteux qui possèdent des propriétés antimicrobiennes significatives lorsqu’ils sont testés contre des bactéries et des levures multirésistantes. Ces micro-organismes n’ont jamais été rapportés comme produisant des molécules ayant une activité antimicrobienne. 

 

Un projet qui réunit plusieurs partenaires suisses et internationaux

Avec ce projet Innosuisse, Inflamalps veut passer à l’étape suivante. L’objectif est de fractionner les extraits disponibles afin d’isoler les molécules antibiotiques et d’établir leur structure.  En fonction de leur nouveauté, les molécules seront brevetées et développées. Pour réaliser ces analyses, plusieurs activités doivent être effectuées auprès des partenaires du projet.

A l’HEIA de Fribourg, les équipes des Profs. Portmann et Marti, établiront les conditions optimales pour l’isolation des molécules actives et détermineront leurs structures. Tous ces développements seront guidés par la mesure des activités biologiques effectuée par un partenaire tiers, IHMA Europe. Aussi, les universités de Turin (Italie) et de Canterbury (Nouvelle-Zélande) produiront les quantités nécessaires d’extraits de microorganismes.

La découverte de nouvelles molécules antimicrobiennes brevetables permettrait à Inflamalps d’entamer des discussions avec l’industrie pharmaceutique et de négocier des partenariats de co-développement et des accords de licence. Les résultats de ce projet innovant pourraient bien être déterminants pour la société montheysanne !

 

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